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Bienvenue dans l’univers des CASCADEURS!

Bienvenue dans l’univers des CASCADEURS!

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Dès le 8 novembre prochain, la production originale Cascadeurs vous invite à entrer dans le monde fascinant et bien mouvementé des cascadeurs et cascadeuses de chez nous! Celle-ci nous permet notamment de sauter tête première dans le quotidien du coordonnateur de cascades Jean Frenette, qui œuvre dans le milieu depuis 42 ans. Celui qui compte à son actif une participation à environ 180 films et 250 épisodes de téléséries nous dévoile tout sur la série documentaire et sur ce qui fait un bon cascadeur.

Jean, comment avez-vous débuté dans le monde des cascades?

J’ai commencé le karaté quand Bruce Lee est arrivé. Il a motivé beaucoup de monde de ma génération à faire des arts martiaux! À 14 ans, je faisais déjà des démonstrations de combat dans des émissions de télé. En 1981, j’ai pris un risque en allant porter mon CV à un coordonnateur de cascades qui s’occupait du tournage d’un film d’action américain à Montréal. Je n’avais aucune attente, mais il m’a contacté. C’est comme ça que tout a débuté. En parallèle, je continuais les compétitions de karaté aux États-Unis. Le producteur de la série de films Police Academy m’a vu à la télé dans une de ces compétitions, et ç’a été ma porte d’entrée à Hollywood!

Outre Police Academy, sur quels projets avez-vous travaillé?

Au Québec, j’ai fait Nitro, Nitro Rush, Bon Cop, Bad Cop 2, Ding et Dong ainsi qu’une dizaine de films, notamment avec Michel Côté. J’ai participé à une grosse partie du cinéma québécois! Ensuite, j’ai commencé à travailler sur des grosses productions américaines comme 300, Immortals, The Mortal Instruments et X-Men.

En quoi consistent les tâches d’un coordonnateur de cascades?

Je commence par lire le scénario et je fais une évaluation budgétaire pour les cascades. Ensuite, je rencontre le réalisateur et je lui pose une foule de questions pour essayer de m’imprégner de son style. Je débute ma préparation avec mon équipe de cascadeurs et je commence à faire le design de l’action; les bagarres, les poursuites en auto, etc. Le tout en fonction de l’histoire, des personnages et de la vision du réalisateur. Après, on fait des répétitions à la tonne de toutes les cascades. Une fois que c’est bien chorégraphié, on filme la séquence. Elle est montée avec les effets visuels et sonores ainsi qu’avec les dialogues. C’est présenté au réalisateur et là, il demande des modifications, comme un coup de poing de moins. On refait la scène selon ses directives. C’est envoyé aux producteurs et, ainsi, ils savent exactement ce qu’on va faire.

Qu’est-ce qui fait un bon cascadeur?

Oh là là! (rires) Je me souviendrai toujours, quand j’ai commencé dans le milieu, un vétéran à Hollywood m’a dit que tu peux avoir un cascadeur qui est super bon, mais qui n’a pas une bonne attitude. Ça, ça ne fonctionne pas. Il est préférable d’avoir quelqu’un de très respectueux, qui est bon et que tu peux aider à faire progresser. Personnellement, je préfère les personnes qui viennent du monde du sport, qui sont habituées d’avoir une bonne discipline, plutôt que les daredevils.

Le respect et la discipline sont donc deux qualités recherchées chez les cascadeurs.

Exact! De plus, ils doivent s’entraîner et prendre soin de leur santé. Dans les années 1960 et 1970, les cascadeurs étaient des cowboys! De nos jours, les professionnels du domaine s’entraînent comme des athlètes olympiques et sont suivis par des ostéopathes, des massothérapeutes, des nutritionnistes… Ce côté sérieux est important. Tu ne veux pas avoir quelqu’un qui dit : « Je n’ai pas peur, je vais foncer là-dedans! » Tu n’as pas peur? Tu viens de dire la mauvaise phrase! (rires) Quand tu veux trop te prouver, tu mets ta santé, ta sécurité et celles des autres autour de toi en danger.

À quoi ressemble l’entraînement d’un cascadeur?

Il y a trois sphères dans lesquelles tout bon cascadeur doit s’exercer presque quotidiennement. En premier, il y a l’entraînement physique. Afin de maintenir le corps à niveau, c’est important d’inclure à son programme de la musculation spécifique, du travail cardiovasculaire, ainsi que des exercices de latéralité, d’équilibre et d’orientation. Cet entraînement doit se faire tous les jours ou au moins cinq jours par semaine. Il y a aussi l’entraînement physique en sports de combat et en gymnastique. En général, les cascadeurs pratiquent ces disciplines au moins trois fois par semaine. Et enfin, il y a le travail de chorégraphie. Environ trois fois par semaine, les cascadeurs font de la chorégraphie de combat, des arts martiaux ou de la mise en scène de combats plus réalistes, comme une bataille dans un bar. Les cascadeurs doivent se pratiquer à perdre de leur finesse dans leurs mouvements afin de les rendre plus maladroits, un peu comme si monsieur et madame tout le monde se battait. Ça varie en fonction des films et des rôles.

Quels genres de cascades pourrons-nous voir dans Cascadeurs?

Il y en a beaucoup. Je pense entre autres à un combat à mort dans lequel l’un des cascadeurs se fait trancher la gorge sur un ring où les éléments font rage. Les téléspectateurs pourront aussi voir la préparation et le tournage d’un accident de voiture, d’une scène de combat virtuelle, de cascades avec objets coupants, d’une poursuite dans une ruelle, d’une scène impliquant feu et explosifs et bien plus. La comédienne Myriam Côté a quant à elle affronté ses peurs en exécutant une chute de 17 pieds.

Impressionnant! L’émission comporte également un volet historique, n’est-ce pas?

Oui, la série nous fait découvrir les débuts du monde de la cascade et ses transformations depuis l’époque des films westerns. On va aussi à la rencontre de mon mentor, David Rigby, surnommé « The Master of Disaster », qui nous parle de l’évolution des cascades impliquant des voitures. Parlant d’évolution, on présente également celles des effets spéciaux mécaniques versus ceux créés par ordinateur, et celles des combats, des torches humaines et du maquillage. De plus, on brosse le portrait historique des différentes techniques pour réaliser des chutes. Enfin, David Hurtubise, du studio Squeeze, nous explique la création de la technologie de la capture de mouvements, d’Aristote à l’intelligence artificielle.

Aurons-nous l’occasion de nous remémorer certaines cascades du cinéma québécois?

Bien sûr! En compagnie de l’acteur Guillaume Lemay-Thivierge et du réalisateur Alain Desrochers, on regarde un plan séquence de combat de plus de trois minutes dans le film Nitro Rush, que j’ai moi-même chorégraphié et coordonné. Pour cette scène, j’avais entraîné Guillaume à la dure! (rires) Patrick Huard aborde pour sa part le travail effectué dans Bon Cop, Bad Cop 2.

Voyez Cascadeurs le mercredi 22 h dès le 8 novembre. Fait intéressant : vous pourriez bien reconnaître la voix qui fait la narration, puisque c’est celle du comédien Patrick Labbé!